Retour vers l'humanité

Parle, dis quelque chose

Vendredi.
Impressionné par la prestation de Judith Magre à la télé ce midi. A 79 ans (elle ne les fait vraiment pas), quelle vitalité, quelle impertinence et quelle classe ! Même sa voix un peu masculine ne parvient pas à rompre le charme, au contraire cela lui donne une autorité, une présence indéfinissables… Dans ces cas-là, je me dis que j’aurais bien voulu avoir cette personne comme mère, comme amante, comme amie, comme tout.

Samedi.
11 février. J’ai retenu cette date, je ne sais trop pourquoi, c’était il y a bien des années maintenant. Je n’allais pas bien, j’étais chez ma grand-mère, celle qui était mélancolique. Elle a vu que quelque chose n’allait pas chez moi, et me l’a fait remarquer. Elle insistait, ce n’était pas dans ses habitudes, et moi j’étais tout déstabilisé, je ne savais pas quoi dire. Elle a fini par me dire : "Tu es amoureux, hein ?" J’ai répondu non.

Je vois souvent cette fille faire des courses avec sa mère, je trouve qu’elle me ressemble un peu, elle me dit quelque chose. Je sais que son père est mort aussi, elle a dû se rapprocher de sa mère, une famille toute simple, comme la mienne. Du peuple. Serais-je encore une fois en train de tomber amoureux ?

Dimanche.
La lune est presque pleine.

Ouais… Tomber amoureux sans connaître la personne, c’est ridicule… Le coup de foudre ? Tout juste bon à déclencher des orages… C’est ce qui est arrivé apparemment à mes parents, et ça ne leur a pas vraiment réussi. En même temps, c’est ce qui a fait que je suis là, en train d’écrire ces lignes… C’est l’écrivain Daniel Boulanger je crois qui fait dire à l’un de ses personnages, s’adressant à ses parents : "Je vous remercie de m’avoir donné la vie"... Je n’en suis pas encore là, mais pourquoi pas un jour ?