Retour vers l'humanité

La chance passe !

Rien à raconter. Comme tous les dimanche, nous ne nous sommes rien dit, et je suis parti le cœur en peine, désolé. Heureusement, rentré chez moi, ça va un peu mieux, peut-être le repas y est pour quelque chose, et les médicaments aussi… Je ressens le besoin de tout rejeter, tout ce qui m’intéresse et que j’aime d’habitude, pour en venir (revenir ?) à l’essentiel, et pour moi l’essentiel c’est de…

Je vais où je m’ignore (Jean Cayrol)

Faire le point, faire le vide ? Oui mais, faire le vide, ce n’est pas rien… Ce n’est pas évident, il faut être prêt, disponible, ne pas se faire violence, ça ne sert à rien. Non : sortir, gérer le quotidien, se colleter avec les gens, même si ce n’est pas facile. Et puis il y a toujours l’espoir de rencontrer quelqu’un... Quelqu’un qui ne vous fera pas peur, avec qui vous vous sentirez à l’aise tout de suite, et tout le temps. Quand la position des astres sera favorable ?

Pour celui qui n’est pas prêt à le recevoir, l’amour est un dérangement considérable (Julien Green)

Mon grand-père était vendeur de journaux, et de billets de loterie. Je le revois devant le Grand Bazar proposant ses billets aux passants en criant : "La chance qui passe, Messieurs Dames ! La chance qui passe !" J’ai une photo de lui, où on le voit dans le jardin public dans sa tenue de travail montrant bien en évidence le journal "L’Humanité", car c’était un communiste pur et dur qui n’avait pas peur d’afficher ses convictions, lui…

Lundi matin : "Jokerman" de Dylan. Il paraît que c’est un mot qui n’existe pas dans la langue anglaise. "Jokerman, danse sur la chanson du rossignol, oiseau qui vole haut à la lumière de la lune".

En faisant mes courses tout à l’heure, j’ai vu une jeune femme qui accompagnait un monsieur handicapé, et l’aidait à faire ses courses. Cela m’a beaucoup touché, pourtant je devrais savoir ce que c’est… Nous nous sommes regardés un instant, je me demande comment elle a pris mon regard, peut-être comme celui d’un curieux, d’un indiscret ?

Mardi matin : "I talk to the wind" de King Crimson. "Je parle au vent, mes mots sont tous emportés, je parle au vent, le vent n’entend pas, le vent ne peut pas entendre".

Personne n’écoute.